Syndicalistes… ni fous ni irresponsables !
Nous avons pris connaissance des articles de presse concernant l’action syndicale du 23/11/15.
Vu les circonstances, nous estimons qu’il faille y consacrer plus d’une ligne.
Nous n’avons jamais estimé avoir la seule vérité et nous n’avons d’ailleurs jamais cru que seul notre regard était le plus juste.
Par contre, nous sommes convaincus que le monde tourne mal.
Mais…
Nous sommes décriés quand nous bloquons une route, et même quand nous ne la bloquons pas et trouvons des alternatives. Nous sommes condamnés quand nous faisons une grève. Nous sommes honnis quand nous attaquons les injustices. Nous sommes criminalisés quand nous osons dénoncer, nous opposer.
Mais…
Si nous existons, c’est parce que, grâce au mouvement syndical, nous avons pu construire le progrès social. Quoi que l’on en dise, des milliers de personnes nous font confiance.
Certains éditorialistes, journalistes – heureusement pas toutes et tous – donnent des leçons aux militants d’une cause, du haut de leur porte-plume voir d’un perchoir protégé par leur position sociale. Ils regardent et jugent en grands seigneurs alors que leur mission serait d’affûter le sens critique par le débat contradictoire.
Quoi qu’ils en pensent, traiter l’information avec justice et justesse est une façon de lutter contre les extrémismes.
Mais…
Il semble que certains faiseurs d’opinions persévèrent et se donnent un pouvoir qui n’est reconnu que par l’intermédiaire d’une rédaction qui calcule les ventes, voire par la recherche d’une satisfaction narcissique en voyant leur nom en début ou à la fin d’un article. Ils parlent de démocratie sans vérifier si son expression se retrouve dans leur littérature. Ils sont seuls quand d’autres sont collectifs.
Ils peuvent se le permettre car, eux, détiennent la science de l’analyse empirique quand tous les autres sont rangés dans la rubrique des sombres illuminés, des « intellectuellement pauvres ». Ils peuvent même, grâce à l’utilisation du verbe et de la lettre, se laisser aller à injurier de façon courtoise.
Mais…
Une violence, peu importe sa forme, reste une violence.
Notre actualité, les derniers événements sont violents et, par conséquent, les circonstances étaient réunies pour maintenir l’action au nom de nos libertés, au nom des plus faibles et des combats que nous menons depuis des mois.
Dans ce contexte, ces mêmes « sombres illuminés » que nous sommes, jugés en place publique, sortent de leur fauteuil pour endosser une tenue qui est colorée de valeurs, de respect, de fondement. Ils acceptent de braver la critique, de donner de leur personne, de leur moyen parce qu’ils ont un idéal.
L’actualité ne doit pas être un prétexte à empêcher l’action, à noircir abusivement des gens qui font le don d’eux. Nous ne sommes ni fous, ni irresponsables… La seule folie qui nous habite est de vouloir un monde meilleur et de croire au changement.
Est-ce indécent que de vouloir un mode sans pauvreté, sans discrimination?
L’indécence se situe surtout dans l’oubli!
Merci aux policiers d’exercer leur métier et de se mettre en danger pour une société. Cependant pour les remercier, ils devront travailler plus longtemps. Bye, Bye « pénibilité ».
Merci au gouvernement pour les 400 millions qui ont été trouvés en une nuit. Ils étaient certes nécessaires, cependant les exclusions s’accélèrent.
Merci au gouvernement pour le renforcement de certains services. Cependant, les services publics sont constamment démantelés.
Merci de mettre de côté l’endettement du pays pour investir dans notre sécurité. Cependant, l’austérité sociale continue.
Merci pour toutes les mesures prises qui sont sans conteste indispensables. Cependant, les réelles causes sont oubliées.
Entendons-nous, notre combat n’est pas de fustiger l’un ou l’autre mais de trouver des remèdes aux maux qui traversent nos temps.
Quant aux politiques, ils appellent à l’union nationale et il est fondamental de serrer les rangs, mais… l’union nationale se caractérise aussi par une juste redistribution des richesses, par la lutte contre les inégalités.
Nous verrons bien si cet appel sera suivi des actes indispensables à lutter contre les injustices.
Pour le front commun syndical CSC – FGTB Mons-La Louvière,
Sandra GORET – Secrétaire Régionale FGTB Mons-Borinage (0472/35 40 85), Jean-Marc URBAIN – Secrétaire Fédéral CSC Mons-La Louvière (0478/32 00 91) et Ahmed RYADI – Secrétaire Régional FGTB Centre (0477/37 70 15).