Mons: Le transfert de services du CPAS vers Ambroise-Paré se précise
C’est une petite révolution annoncée il y a près d’un an qui commence à se concrétiser dans la Cité du Doudou. Le CPAS de Mons va en effet se délester de ses crèches, de ses maisons de repos et du service d’aide à domicile ACASA. Ces missions vont passer dans le giron de l’intercommunale CHU PMB (Centre Hospitalier Universitaire et Psychiatrique de Mons-Borinage) qui gère l’hôpital Ambroise-Paré et le Chêne aux Haies.
Mardi, lors du conseil communal, les baux emphytéotiques et les conventions nécessaires à ce transfert de services ont été validés. Pour la présidente du CPAS Marie Meunier et le bourgmestre Nicolas Martin, cette opération présente de multiples avantages. Elle va tout d’abord permettre au CPAS de se concentrer sur ses missions sociales, notamment l’insertion socioprofessionnelle. L’objectif est ensuite de développer ces activités au-delà du territoire montois et d’en réduire le déficit. « Il y a une demande pour les crèches et les maisons de repos. Y répondre en développant ces activités nous permettrait de réduire le déficit. Mais le CPAS est lié au territoire de Mons. De plus, la Ville étant sous plan de gestion, nous ne pouvons pas recruter du personnel comme nous le voulons, même si cela nous permettrait de réduire le déficit« , indique Marie Meunier.
L’intercommunale CHU PMP ne souffrira pas des mêmes contraintes que le CPAS et pourra donc développer les services dont elle hérite dans toute la région de Mons-Borinage. « C’est une bonne chose, car cela va permettre d’améliorer les services à la population tout en maintenant leur caractère public« , ajoute Nicolas Martin. « Par ailleurs, avec la réforme des pôles hospitaliers, l’intercommunale est amenée à perdre l’activité liée au CHU Ambroise-Paré au profit d’une nouvelle ASBL qui regroupera différents hôpitaux de la région. Mais l’intercommunale se verra ainsi confier de nouvelles missions. »
Dans les rangs de l’opposition, l’enthousiasme de la majorité bute sur quelques zones d’ombre. Georges-Louis Bouchez (MEM) relève ainsi que le CPAS ne serait pas totalement libéré du déficit de ces activités car, d’après la convention soumise au vote, il interviendrait pour éponger l’ardoise au-delà de 1,2 million d’euros. John Beugnies (PTB) s’interroge quant à lui sur le maintien de la dotation de la Ville au CPAS et craint que la manœuvre ne cache une manière détournée de faire des économies. Hervé Jacquemin (MEM) s’interroge enfin sur les tarifs qui seront pratiqués à l’avenir et regrette le manque de chiffres détaillés dans le dossier qui a été présenté au conseil communal.
La présidente du CPAS s’est voulue rassurante. « Un comité avec une présidence commune va accompagner le développement de ces services au sein de l’intercommunale de 2021 à 2025. Le conseil de l’action sociale aura encore un droit de regard sur la gestion de ces services et des conseillers communaux siègent au sein de l’intercommunale. Quant aux tarifs, pour les crèches par exemple, ils dépendent d’une subvention de l’ONE qui ne changera pas« , explique Marie Meunier.
Des précisions sont promises par la suite. « Nous ne pouvons pas encore donner de chiffres précis, notamment sur l’évolution de la dotation communale. Ce sera communiqué lors du prochain conseil consacré au budget. Mais le but de ce transfert est bien de renforcer le CPAS pour mieux répondre aux demandes de revenu d’intégration sociale« , conclut Nicolas Martin.